Vous trouverez ici des articles relatifs à l'Analyse Bioénergétique ou en relation avec elle.
Passer des eaux troubles à une rivière tranquille
Réjean Simard psychologue (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
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in, Le corps et l’analyse • Volume 8 • Numéro 2 • Automne 2007 (p. 45-61)
Comment rendre tolérable de la tension psychique qu’une personne peut ressentir comme intolérable, paralysante ou qui la coupe plus ou moins complètement d’elle-même. Des formes d’expressions de la tension psychique illustrées par trois personnes différentes : une séparation de couple provoquant une décompensation psychotique chez un client, une situation de violence vécue en milieu de travail par un individu et une femme qui fut victime d’abus sexuels dans son enfance. Les processus impliqués dans le travail thérapeutique avec ces trois personnes sont en lien avec les différentes expériences traumatisantes vécues. Le travail de psychothérapie est regardé sous l’angle de l’Analyse BioÉnergétique.
Une meilleure compréhension de la tension psychique, au niveau énergétique, en lien avec les structures caractérielles des individus en psychothérapie est nécessaire, permettant de préciser le diagnostic.
Il est important d’identifier, corporellement et psychologiquement, les formes de tensions et de stress. Comment aider la personne à reconnaître ces formes de tensions tant au niveau corporel que psychique, afin d’y faciliter le contact, sans se sentir submergée, trop tendue ou se couper de ce qu’elle ressent comme intolérable. Permettre à l’individu de mieux contrôler ces stress, tout en rendant le travail thérapeutique possible à d’autres niveaux.
Vignette clinique
Marie-Ma Martin
in, Le corps et l’analyse Vol 8 • Numéro 1 • Printemps 2007 (p. 101-103)
l y a trois questions qui sous-tendent ma présentation : « Comment continuer à travailler quand le thérapeute (c’est moi) devient l’objet du désir de son client (c’est Ed) ? Faut-il continuer à toucher la personne ? et enfin : Qui vient faire tiers dans la relation, duelle par définition dans le cadre thérapeutique, pour permettre la séparation ? »
J’essaierai d’articuler les éléments cliniques avec des référents théoriques et vous présenterai certaines hypothèses qui me sont venues suite à ce travail.
De l’amour et de l’intimité
Jaime Perez
in, Le corps et l’analyse Vol 8 • Numéro 1 • Printemps 2007 (p. 69-85)
Avant de vous présenter deux cas qui relèvent de deux façons différentes du mal d’amour, laissez-moi vous énoncer une évidence. L’amour est un sentiment, et comme tout sentiment, c’est un phénomène personnel interne complexe.
L’expérience de l’amour a une base biologique comme le démontrent plusieurs études des neurobiologues sur les fonctions amoureuses de certaines hormones et neurotransmetteurs.
Ces études sont importantes car elles font part de l’évidence scientifique que sous-tendent mes propos cliniques dans cet écrit, mais aussi intéressantes soient-elles, je ne les développerai pas ici et je laisse aux curieux le soin de les étudier. Ici je veux parler d’une façon plus métaphorique et clinique.
Mon expérience de l’amour ressemble à un accord musical qui vibre en moi.
Comme le décrit Lowen (1989)3 dans « Le coeur passionnément », cet accord semble se développer très près du coeur. Cet accord me fait ressentir une excitation plaisante dans mon corps et me pousse à la recherche de la proximité, de l’intimité de l’être qui a réveillé ce sentiment, «L’Être Aimé ». Pour Lowen (1975)4 ce sentiment appartient au noyau constituant de l’être humain (fig. 1) et il précise: «le désir de s’attacher à quelqu’un ou de vivre une intimité étroite est présent dans tous les sentiments d’amour».
Quand un patient cherche à se sortir d’un désordre amoureux, il commence par nous parler de ses rapports conflictuels dans le couple, ou bien de sa solitude ou de son manque ou son trop-plein d’excitation.
Mon premier pas pour le comprendre est de garder bien présent à l’esprit qu’il me parle d’un ressenti. Bien sûr je crois que pour ce changement de ressenti il n’y a pas de raccourci chimique ou technique, et que d’autres changements doivent arriver simultanément dans les rapports quotidiens de ce patient.
Respect de l’intimité et attouchements sexuels
Dominique Weill
in, Le corps et l’analyse Vol 8 • Numéro 1 • Printemps 2007 (p. 87-94)
Flore est âgée de trente ans lorsqu’elle démarre son travail thérapeutique en Analyse bioénergétique. Elle vit en couple et poursuit ses études de psychomotricienne.
Lors du premier entretien, elle m’explique que c’est le contact avec les enfants et le travail de psychomotricienne qui lui font se poser des questions sur ses difficultés.
Elle vient avec une demande très claire. Elle veut travailler le corps.
Elle n’a aucune idée de ce que représente son propre corps. La seule sensation qu’elle se connaît c’est une crispation corporelle intense et des fourmillements dans les pieds. Elle me dit, « j’ai trente ans et je ne me connais pas ».
Elle bouffe des bouquins, accumule les études, elle a conscience de se remplir pour ne pas sentir.
Narcissisme adolescent et la difficulté d’aimer
Denis Royer
in, Le corps et l’analyse Vol 8 • Numéro 1 • Printemps 2007 (p. 41-59)
Depuis bientôt vingt ans je m’intéresse à la place du corps adolescent dans la pratique de l’analyse bioénergétique auprès des adultes. J’utilise l’expression corps adolescent pour attirer l’attention sur la métamorphose que subit le corps pendant toutes ces années de transition entre un corps d’enfant et un corps d’adulte.
Ainsi, lorsqu’on m’a demandé de produire un résumé de ma communication, j’ai songé à vous entretenir de ma façon de revenir à l’expérience adolescente de mes patients pour comprendre leurs désordres amoureux d’adultes. J’envisageais de parler de la fonction importante qu’exerce tout au long de la vie adulte la construction, vers la fin de l’adolescence, d’une Weltanschauung ou vision du monde.
Ceci allait me conduire à vous proposer que la rigidité dogmatique de certaines croyances constitue un excellent refuge et camouflage pour des défenses narcissiques non seulement en fin d’adolescence mais pour la vie durant.
Mais depuis ce moment où j’ai dû anticiper le contenu de cette communication et en proposer un résumé, il a coulé beaucoup d’eau sous les ponts et beaucoup d’encre sous ma plume.
À force de lire et relire l’argumentaire qui accompagne le thème de ces journées, il m’est apparu que le titre Les désordres amoureux et le corps pourrait laisser croire que le corps, tel que défini par l’analyse bioénergétique, peut, à lui seul, apporter un éclairage sur les désordres amoureux. De là a surgi la question suivante : d’où nous vient cette croyance qu’en approfondissant la connaissance bioénergétique du corps nous parviendrons à comprendre et peut-être à mettre de l’ordre dans nos relations amoureuses? Tout mon propos d’aujourd’hui s’organise autour de cette question.